Une tragédie personnelle a incité Salim Valji à améliorer sa propre santé mentale par des promenades sans téléphone, des conversations honnêtes et d’autres méthodes.

En tant que journaliste pour TSN, Salim Valji a l’habitude de transmettre les faits saillants du vaste monde du sport. Mais en août 2022, la mort de l’un de ses meilleurs amis a changé sa vie pour toujours.

« Cela a brisé le cœur de tous ceux qui le connaissaient, raconte Salim. Je ne savais pas qu’il avait des problèmes de santé mentale et sa mort m’a poussé à me demander si j’aurais pu l’aider davantage? Y a-t-il des choses que j’aurais pu faire pour prendre de ses nouvelles plus souvent? Nos conversations étaient-elles trop superficielles? N’avons-nous pas assez parlé de nos sentiments? »

Pour Salim, il s’agissait d’une prise de conscience. « C’est à lui que je m’adressais pour obtenir des conseils sur tous les sujets, de mes relations au travail. Il avait la tête sur les épaules et une belle vision de la vie. Je me suis donc dit que s’il avait des problèmes de santé mentale, je devais veiller à faire face à mes enjeux en la matière. »

Inspiré par le parcours de santé mentale de Kelly Hrudey, ancien gardien de but de la LNH et commentateur de Hockey Night in Canada, Salim transmet les mesures qu’il a prises pour prendre soin de sa santé mentale; des mesures que n’importe quel homme peut adopter.

Entretien avec Salim Nadim Valji

Q. : Depuis combien de temps êtes-vous aux prises avec des problèmes de santé mentale?

R. : Je l’ai remarqué pour la première fois à l’université. Je travaillais pour obtenir le poste de mes rêves dans un milieu très concurrentiel, et le stress lié au remboursement de mes prêts étudiants m’a vraiment perturbé.

J’avais beaucoup investi dans ma formation et je me sentais anxieux chaque fois que j’entendais parler de licenciements et de suppressions d’emplois dans mon domaine. J’ai commencé à douter de mes choix de vie. Après l’université, le monde du travail était encore plus stressant. Je me mettais une pression énorme sur les épaules et ma santé mentale en a souffert.

J’ai la chance d’être dans une bonne situation aujourd’hui, mais je ne considère pas cela comme acquis. Si l’anxiété ou d’autres problèmes réapparaissent, je n’hésiterai pas à consulter un professionnel.

Q. : Qu’avez-vous fait pour remédier à ces problèmes?

R. : Rien au début, mais finalement, j’ai commencé à consulter un thérapeute de temps en temps. C’était utile. Le pilote de Formule 1 George Russell appelle cela « l’entretien mental », et j’aime la façon dont il le présente comme la nécessité d’affûter ses outils.

Lorsque mon ami est décédé l’été dernier, j’ai réalisé que je devais être beaucoup plus honnête avec moi-même au sujet de l’anxiété que je ressentais. J’ai donc commencé à voir un thérapeute plus régulièrement.

Q. : Qu’est-ce qui vous semble le plus utile dans le fait de parler à un thérapeute?

R. : Il vous donne des astuces précises à essayer lorsque vous vous sentez anxieux, comme des techniques de respiration. Mais il s’agit aussi d’obtenir la perspective de quelqu’un d’autre. Lorsque vous êtes plongé dans une situation stressante, il peut être difficile de l’envisager d’un point de vue plus large. Par exemple, je cherchais éperdument à atteindre certains objectifs de travail, et le thérapeute m’a dit : « En fait, vous vous débrouillez très bien. Tout le monde a des buts qu’il n’arrive pas à atteindre tout de suite. »

Si cela vient de vos amis ou des membres de votre famille, cela n’a pas la même résonnance. Mais lorsque cela vient d’un tiers, qui a une solide formation dans ce domaine, c’est réconfortant et très utile.

Q. : Avez-vous parlé aux membres de votre famille de vos problèmes de santé mentale ou de votre anxiété?

R. : Je suis assez ouvert avec eux et je ne m’inquiète pas trop de la stigmatisation. Plusieurs de mes cousins plus jeunes commencent l’université ou leur carrière, alors j’essaie d’être ouvert et honnête avec eux sur les problèmes de santé mentale que j’ai rencontrés.

Il peut être un peu plus difficile pour les familles immigrantes d’aborder ce sujet, mais je pense que les gens de toutes les cultures apprécient les conversations ouvertes et honnêtes, quel que soit le sujet.

Q. : Depuis le décès de votre ami, vous sentez-vous plus ouvert ou posez-vous de nouvelles questions pour savoir comment vont vraiment vos amis et les membres de votre famille?

R. : J’ai quelques amis proches avec qui j’ai été très honnête, et cela m’a beaucoup aidé lorsque j’ai eu de fortes périodes d’anxiété. Il s’agit souvent de trouver les bons moments pour aborder ces questions. Lorsque vous êtes au bar, dans un club, à un match ou autre, essayez d’avoir un peu de temps seul avec quelqu’un pour lui demander comment il se sent vraiment. Je respecte vraiment mes amis d’avoir fait cela pour moi, et maintenant j’essaie de suivre cet exemple pour d’autres personnes qui me sont chères.

Q. : Lorsque vous êtes en proie à l’anxiété, qu’est-ce qui vous aide à en sortir?

R. : Je suis un fervent partisan des promenades sans téléphone. J’ai constaté que cela changeait la donne en matière de diminution de l’anxiété liée au travail, aux relations ou à tout autre sujet. Plutôt que de parcourir en permanence le contenu sur mon téléphone et d’être bombardé d’informations qui occupent chaque instant de la journée, la marche me libère l’esprit et me permet de vivre l’instant présent.

Prendre l’habitude d’être dans la nature me permet également de me vider la tête et de me revigorer. Lorsque vous êtes toujours distrait par votre téléphone, vous n’avez jamais le temps de régler ce qui vous préoccupe vraiment. Vous pouvez finir par enfouir des pensées négatives ou anxieuses, ce qui n’est jamais une bonne chose.

Je ne dis pas que les téléphones sont tous mauvais pour la santé mentale.  L’application Headspace m’a également beaucoup aidé en m’enseignant des techniques de respiration et en m’apprenant à méditer.

Q. : Avez-vous une dernière pensée?

Si mon ami était encore avec nous, je suis sûr qu’il serait heureux de savoir que je trouve des moyens de gérer mon anxiété. Je regretterai toujours de ne pas avoir pu l’aider, mais maintenant, en utilisant cette motivation, il m’aide.

Si vous ou une personne que vous connaissez entretenez des pensées suicidaires, vous pouvez appeler le Service canadien de prévention du suicide en composant le 1 833 456-4566 à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit. S’il s’agit d’une urgence, veuillez composer le 9-1-1.

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