L’alcool a été surnommé le « courage liquide ». Le fait qu’il puisse réduire la production de l’hormone sexuelle qui aide les hommes à avoir le courage de passer à l’action est par conséquent quelque peu ironique.
En tant qu’urologue et chirurgien-chercheur spécialisé dans l’infertilité masculine et la médecine sexuelle, j’ai eu des conversations avec des hommes surpris d’apprendre que la consommation d’alcool peut avoir une incidence sur leur taux de testostérone.
Cette surprise se transforme souvent en inquiétude lorsqu’ils apprennent que cette hormone joue un rôle clé dans l’énergie, l’humeur, la masse musculaire, la libido et la fertilité. C’est pourquoi il est important de comprendre l’impact de l’alcool sur la testostérone, les symptômes à surveiller en cas de déficit et de quelle façon il affecte la fertilité si vous souhaitez fonder une famille.
Comment l’alcool affecte-t-il la testostérone?
La consommation occasionnelle d’un verre n’est pas susceptible d’avoir une incidence sur votre taux de testostérone. Mais si vous buvez régulièrement des quantités excessives, cela peut devenir un problème. En effet, une ingestion exagérée d’alcool peut entraîner une prise de poids, un risque d’obésité et même l’apparition du diabète. Ces affections sont toutes liées à un faible taux de testostérone (et à bien d’autres problèmes de santé).
Consommation d’alcool à long terme et testostérone
Les effets à long terme de l’alcool sur la testostérone sont encore à l’étude. Mais le message général est clair : une ingestion excessive d’alcool n’est pas favorable à votre taux d’hormones. Si vous avez fait des abus pendant des années, il est temps de réduire votre consommation pour le bien de votre testostérone, mais aussi pour votre santé en général.
Si vous vous demandez si vous buvez trop, vous pouvez en apprendre davantage sur les signes d’un trouble lié à l’usage de l’alcool ici.
Les signes d’un déficit en testostérone
Les symptômes d’un faible taux de testostérone peuvent être peu spécifiques et se confondre avec un grand nombre d’autres soucis de santé. C’est pourquoi vous ne vous rendez peut-être même pas compte que vous présentez une pathologie; vous pouvez simplement vous sentir « mal en point ».
Voici un aperçu des signes les plus courants :
Des symptômes sexuels
- Une diminution de la libido
- Des difficultés d’éjaculation ou une diminution du volume de l’éjaculation
- Moins d’érections matinales
Des symptômes mentaux
- Une sensation de fatigue permanente (même après une bonne nuit de sommeil)
- Un sentiment d’abattement ou des sautes d’humeur
- Des difficultés de concentration ou souffrir de « brouillard cérébral »
- Des difficultés à s’endormir ou à rester endormi
Des symptômes physiques
- Accumuler de la graisse corporelle et avoir du mal à la perdre
- Une perte de masse musculaire et de force
- Une perte de cheveux sur le cuir chevelu, de poils sur le visage, les aisselles, le pubis, ou à tout autre endroit où les poils poussent
- De la fatigue (causée par un déficit de testostérone qui affecte la production de globules rouges)
Quand se faire dépister?
Si ces symptômes vous sont familiers, il est peut-être temps de consulter votre médecin. Bien que les tests habituels pour analyser le taux de testostérone ne soient pas exigés, à moins d’une bonne une raison, par la plupart des médecins – la dysfonction érectile incite souvent à effectuer un test, par exemple –, il convient d’en parler si vous montrez plusieurs symptômes.
Avec l’âge, le taux de testostérone diminue naturellement. À l’âge de 40 ans, environ un quart des hommes présentent une déficience en testostérone. Cependant, pour certains hommes, cela commence dès la trentaine.
Faible taux de testostérone et fertilité
Si votre fournisseur de soins de santé vous a recommandé de prendre des suppléments hormonaux et que vous essayez de fonder une famille, informez-le.
Que des apports en testostérone stimulent la fertilité peut sembler logique. Cependant, dans de nombreux cas, la prise de testostérone de source extérieure (comme des stéroïdes anabolisants ou une thérapie de remplacement de la testostérone) peut entraîner une stérilité.
La prise de testostérone de source extérieure peut interrompre la sécrétion naturelle de l’hormone par l’organisme et arrêter complètement la production de spermatozoïdes. Ce n’est pas le résultat escompté si vous souhaitez fonder une famille. Il est préférable de consulter un spécialiste de la fertilité masculine pour trouver un traitement qui stimule la testostérone de manière naturelle.
Des changements dans les habitudes de vie qui favorisent le taux de testostérone
Gérer le stress : Le stress chronique perturbe toutes les hormones, y compris la testostérone. Prenez le temps de vous détendre.
Bien dormir : Un bon sommeil favorise un taux de testostérone sain. Aussi, aspirez à 7 à 9 heures de sommeil réparateur chaque nuit.
Soigner son alimentation : Laissez tomber les produits transformés et privilégiez les légumes, les bons gras (comme les oméga-3) et les protéines maigres. En gros, si c’est bon pour votre cœur, c’est bon pour votre testostérone.
Faire de l’exercice sur une base régulière : Faire du sport stimule la testostérone, mais il ne faut pas exagérer. Trop d’exercice peut en fait avoir l’effet inverse. En revanche, un mode de vie sédentaire peut également faire baisser le taux de testostérone.
Il est facile d’ignorer comment des habitudes comme la consommation d’alcool peuvent déséquilibrer la testostérone, malgré le rôle majeur que joue cette hormone dans la santé des hommes.
Tenez-vous informé, écoutez votre corps, parlez-en à votre médecin si des symptômes apparaissent, et opérez des changements dans votre mode de vie qui seront bénéfiques non seulement pour votre testostérone, mais aussi pour votre santé globale. Enfin, si vous vous inquiétez pour votre fertilité, n’oubliez pas de consulter un spécialiste avant d’entamer tout type de traitement par prise de testostérone.
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