Rod Black : ce que le sport m’a appris sur la santé 

Qu’il s’agisse des Jeux olympiques ou d’une séance intense de roche-papier-ciseaux, la beauté de la compétition réside dans sa variété. En tant que personne qui a baigné toute sa vie dans le milieu du sport en tant que commentateur joueur, entraîneur et partisan, j’ai vu des scénarios façonner les gens d’innombrables façons inspirantes, non seulement en tant qu’athlètes, mais aussi en tant que personnes vivant leur vie de tous les jours.  

Lorsqu’on m’a demandé pour la première fois d’être un champion national pour la Fondation pour la santé des hommes au Canada (FSHC), cela m’a rappelé les moments où prendre soin de moi ne passait pas en premier. Comme beaucoup d’hommes, j’ai jonglé avec ma carrière, ma famille et les défis de la vie quotidienne, reléguant souvent ma santé au second plan.  

Mais au fil des ans, j’ai appris que donner la priorité au bien-être n’est pas seulement un choix, c’est une décision qui change tout. Il s’agit de trouver des moyens de rester en mouvement, de garder l’équilibre et de rester connecté, quelles que soient les exigences qui pèsent sur nous. J’espère que les leçons que j’ai tirées de mon parcours pourront inspirer d’autres hommes à mettre leur santé au premier plan. 

Changer la mentalité du « moi en dernier »  

Pour beaucoup d’hommes, moi y compris, la vie nous fait passer du terrain de jeu à la ligne de touche. Nous nous concentrons sur notre carrière, notre famille et nos responsabilités et, parfois, notre santé passe au second plan. C’est une mentalité que nous devons changer. Au fil des ans, j’ai eu des moments de prise de conscience lors desquels je me suis rendu compte que je me concentrais sur tout, sauf sur ma santé.  

Les statistiques révèlent que les hommes canadiens sont plus susceptibles que les femmes d’adopter des comportements à risque en matière de santé, de tarder à consulter un médecin et de négliger les soins préventifs. Selon les recherches de la Fondation pour la santé des hommes au Canada :  

• 72 pour cent des hommes canadiens interrogés démontraient régulièrement deux habitudes malsaines ou plus. 
• 62 pour cent ont déclaré avoir un régime alimentaire malsain. 
• 54 pour cent ont déclaré dormir moins de sept heures ou plus de neuf heures par jour. 
• 49 pour cent ne faisaient pas 150 minutes d’exercice modéré à intense par semaine. 

La bonne nouvelle, c’est qu’il n’est pas nécessaire d’en arriver là. En sensibilisant les hommes, en les encourageant et en leur fournissant des outils et des ressources pour qu’ils prennent leur santé en main, nous pouvons réduire ces chiffres et créer un avenir où un plus grand nombre d’hommes canadiens et leur famille mèneront une vie plus saine et plus heureuse. 

Rester actif, ce n’est pas tout ou rien  

Le sport a toujours été un mode de vie pour moi et ma famille. En plus de nous aider à rester en bonne forme physique, ils forgent le caractère, la résilience et la force mentale. Le sport nous apprend à utiliser l’échec comme carburant pour réussir et à nous adapter. Blessures, maladies, échecs, changements liés à l’âge : chaque défi sportif est le reflet de la vie. 

En vieillissant, j’apprends à considérer l’entraînement physique comme un élément essentiel de la longévité et de la qualité de vie. Pour rester actif, il ne faut pas être un athlète de haut niveau ou soulever les poids les plus lourds au gym; il s’agit de bouger tous les jours, d’entretenir sa force et de se sentir bien. 

De petits changements comme des promenades quotidiennes, une activité physique modérée et des étirements peuvent faire la différence. Trouvez des activités qui vous plaisent, que ce soit le hockey de la « ligue de garage », le golf, la randonnée, le jeu de quilles ou même la marche rapide dans votre quartier, et continuez à bouger. Notre corps est comme une voiture : si nous ne l’entretenons pas, il commencera à tomber en panne. 

Soyez proactif en faisant des choix plus sains 

Mon conseil le plus important est d’être proactif plutôt que réactif en matière de santé. Trop d’entre nous attendent d’avoir un problème grave avant de consulter un médecin ou de modifier leur mode de vie.  

Cela peut rendre le chemin de la guérison beaucoup plus long et complexe. Des examens réguliers, des tests de dépistage et même de simples ajustements du mode de vie peuvent faire une grande différence. Il s’agit de prendre des initiatives raisonnables plutôt que d’attendre qu’une sonnette d’alarme soit tirée. 

Je sais que commencer un nouveau programme d’entraînement ou changer ses habitudes alimentaires peut sembler insurmontable. L’essentiel est de commencer par fixer des objectifs réalisables que vous pourrez graduellement augmenter. Commencez par boire plus d’eau, par exemple. Stationnez-vous plus loin de votre destination que d’habitude, prenez les escaliers au lieu de l’ascenseur ou faites une marche rapide après le souper. Ce sont ces petits changements qui entraînent des bienfaits durables pour la santé. 

La paternité 

Ma femme et moi avons toujours été très impliqués dans le sport, et nous avons donc encouragé nos enfants (aujourd’hui adultes) à être actifs. Notre intention était de leur permettre d’apprécier le sport au lieu de chercher à « réussir ».  

Lorsque nos enfants voulaient arrêter de pratiquer un sport, nous leur demandions simplement de choisir une autre activité. Il n’était pas question pour eux de s’asseoir sur le sofa pour jouer à des jeux vidéo ou faire défiler les médias sociaux. Nous voulions qu’ils participent à quelque chose, qu’ils apprennent et qu’ils grandissent. Nous avons agi comme des guides, et non comme des gestionnaires, et nous leur avons donné de l’espace pour aimer ce qu’ils faisaient. 

Briser le silence au sujet de la santé mentale 

Trop souvent, les hommes sont conditionnés à garder leurs problèmes pour eux, pensant que demander de l’aide est un signe de faiblesse. Je suis là pour vous dire que demander du soutien est l’une des choses les plus courageuses qu’un homme puisse faire. Les problèmes de santé mentale sont réels et peuvent toucher n’importe lequel d’entre nous, quel que soit son âge, son statut ou ses antécédents. La stigmatisation qui entoure la santé mentale disparaît lorsque l’on parle ouvertement et honnêtement des difficultés auxquelles nous sommes confrontés. 

J’ai des amis, des collègues et des proches qui ont eu des problèmes de santé mentale, et je sais à quel point il est important d’avoir un réseau de soutien. Les hommes doivent savoir qu’ils ne sont pas seuls et que la santé mentale est tout aussi importante que la santé physique. 

La communauté 

Je suis très enthousiaste à l’idée de travailler avec la FSHC et de me joindre à un mouvement puissant. Pour moi, le bénévolat et le travail caritatif consistent à avoir une incidence concrète, et je soutiens les organismes qui partagent cette philosophie. 

Il est plus facile de vivre plus sainement si l’on dispose d’un solide réseau qui offre soutien et encouragement.  

Tout comme les coéquipiers sur lesquels nous pouvons compter, nous pouvons nous appuyer sur notre famille, nos amis et nos communautés pour nous aider à rester sur la bonne voie. Partagez vos objectifs, inscrivez-vous à un cours ou à un club d’entraînement physique et utilisez les médias sociaux pour découvrir ce qui vous motive.  

Pourquoi le fait d’être champion national est important pour moi 

C’est un honneur pour moi d’être champion national de la FSHC, et je me sens responsable d’aider les hommes canadiens à comprendre l’importance de donner la priorité à leur santé. Changer notre mentalité collective pour qu’elle valorise la santé, encourage la forme physique et brise le silence au sujet de la santé mentale sont des objectifs importants qui ont des effets positifs.  

Tout au long de ma carrière, j’ai relaté des histoires inspirantes d’athlètes qui ont surmonté d’énormes obstacles. Ils m’ont appris que la résilience et la persévérance sont essentielles à la réussite. C’est une leçon que nous pouvons tous appliquer à notre santé, que vous soyez un athlète olympique ou que vous en soyez au premier jour de votre parcours vers la santé.