Lorsque Danny Tran, un jeune chercheur d’emploi d’une vingtaine d’années, a vu une annonce en ligne pour Foundry, un réseau provincial qui offre des services gratuits en matière de santé et de bien-être aux jeunes de 12 à 24 ans en Colombie-Britannique, il a hésité. Pourquoi? Parce que l’annonce mentionnait la « santé mentale ». Dans son esprit, il avait seulement besoin d’aide pour démarrer une carrière professionnelle.
« Je ne savais pas si je répondais aux critères, et c’est ce qui m’a arrêté, se souvient le Vancouvérois. Je me suis dit : suis-je ce genre de personne? Devrais-je faire appel à eux? Ou devrais-je simplement continuer à me débrouiller tout seul? »
C’est un sentiment que beaucoup de jeunes hommes connaissent bien. Dans une culture qui encourage souvent les hommes à tout endurer, demander de l’aide peut être perçu comme un aveu d’échec ou un luxe réservé à ceux qui traversent une crise grave.
Une nouvelle étude de la Fondation pour la santé des hommes au Canada (FSHC) révèle que les deux tiers des hommes canadiens ne recherchent pas d’aide professionnelle en matière de santé mentale, alors que 64 % d’entre eux déclarent ressentir un niveau de stress modéré à élevé, 23 % sont à risque de dépression modérée à grave et 67 % des hommes âgés de 19 à 29 ans sont à risque d’isolement social.
L’histoire de Danny montre qu’il n’est pas nécessaire de toucher le fond pour obtenir de l’aide. En fait, demander de l’aide dès les premiers signes peut favoriser l’épanouissement, la confiance en soi et un sentiment d’identité plus fort. Finalement, cela a permis à Danny de trouver une communauté qui l’a aidé à trouver sa voix, à reprendre confiance en lui et à nouer des liens avec d’autres personnes d’une manière qu’il n’aurait jamais imaginée.
Repenser la masculinité et demander de l’aide
Danny a fait ses études en kinésiologie, mais il suivait des cours à domicile pour apprendre l’informatique afin de se lancer dans le monde de la technologie. Il était également confronté à des difficultés personnelles et familiales et, comme beaucoup de jeunes dans la vingtaine, il était en proie à l’incertitude, à la comparaison et à la pression de réussir.
Lorsqu’on lui demande s’il a été difficile de demander de l’aide, Danny répond : « C’était un peu comme accepter qu’il y avait un problème. Et cela a suscité une certaine hésitation. Si je n’avais pas été à la recherche d’un emploi, j’aurais été beaucoup plus réticent. »
En tant que Canadien d’origine vietnamienne, Danny explique que les attentes culturelles et familiales ont également façonné sa perception du soutien. Pendant son enfance, la santé mentale n’était pas un sujet dont on parlait ouvertement. La réussite professionnelle, en revanche, était un sujet brûlant. Même les comparaisons anodines, comme les remarques de parents soulignant la réussite d’un cousin, se sont accumulées au fil du temps. Comme beaucoup d’hommes, Danny a intériorisé l’idée qu’il n’était pas envisageable de demander de l’aide.
Trouver sa voix
Lorsque Danny s’est tourné vers le programme Work & Education de Foundry, il s’attendait à bénéficier d’une orientation professionnelle. Il a obtenu bien plus que cela.
« Ils sont allés au-delà de mes attentes et m’ont offert tous les autres services liés à l’aide professionnelle », explique Danny. « J’ai travaillé avec un ergothérapeute. Il a été très ouvert à mes besoins. En gros, nous nous sommes rencontrés sur Zoom. J’étais très timide à l’époque, très mal à l’aise. Nous avons échangé des messages pendant une heure, et cela m’a vraiment aidé à m’ouvrir et à expliquer ma situation. »
Cette interaction a tout changé. « J’ai enfin eu l’impression que quelqu’un était à mes côtés et me soutenait. Je ne me sentais plus seul face à tous mes problèmes, toutes mes difficultés et tout le stress que je subissais. »
Danny explique que le simple fait de se sentir écouté l’a aidé à « trouver sa voix », une expression qui, pour lui, est synonyme d’autonomisation.
« Trouver ma voix, c’est me sentir heureux de la direction que prend ma vie », dit-il. « À mesure que je franchissais différentes étapes, j’ai senti que je pouvais commencer à orienter ma vie dans la direction que je souhaitais. »
Au lieu d’essayer de répondre aux attentes des autres, Danny a commencé à se concentrer sur ce qui était important pour lui. « J’ai réussi à arrêter de m’inquiéter et de stresser à propos de ce que les autres me disaient de faire, et à me concentrer davantage sur ce que je voulais faire. Maintenant, j’ai confiance en moi pour continuer dans cette voie. »
La danse, un chemin vers l’épanouissement
Un tournant décisif dans la vie de Danny s’est produit lorsqu’il s’est mis à la danse. « Au début, la danse me semblait être quelque chose de très vulnérable. Je voyais des gens danser en ligne, je voyais des gens danser en personne, et je me disais qu’ils étaient tellement cool et que je ne pourrais jamais faire ça. »
Mais après quatre mois à chercher un passe-temps qui lui plaise, il s’est lancé. « La danse m’a donné l’occasion de me dépasser, de m’épanouir et de me découvrir. »
Il explique que la danse l’aide à exprimer des émotions qu’il refoulait auparavant. « Il s’agit de se permettre d’être heureux, triste ou en colère, et de ne pas refouler certaines émotions parce qu’elles sont considérées comme négatives ou peu viriles. »
Bâtir un réseau de soutien demande du travail
Aujourd’hui, Danny dispose d’un solide réseau de soutien, mais cela ne s’est pas fait tout seul. Qu’il s’agisse de renouer avec ses amis du secondaire ou de s’impliquer dans sa communauté de danse, Danny affirme que tout est une question d’efforts. « Si nous ne planifions pas de sorties pour nous voir, ça n’arrivera jamais. Nous essayons donc de faire quelque chose chaque mois, ce qui nous responsabilise tous. »
Même sa relation avec sa conjointe nécessite une attention constante. « Nous devons constamment y mettre du nôtre et y travailler. Nous ne pouvons pas partir du principe que tout ira bien, que tout fonctionnera. Il faut toujours faire des efforts et travailler. »
De petits pas pour de grands résultats
Danny est également adepte des petits changements durables qui lui ont permis de perdre 40 lb et de transformer sa façon d’aborder la vie. Au lieu de tout chambouler, il a apporté quelques modifications simples. « Je remplis moins mon assiette, je remarque que lorsque je suis rassasié, je peux simplement conserver les restes pour un autre repas. »
Ces petits changements se sont répercutés sur son état d’esprit en général. « Je me sens beaucoup plus en santé et heureux. J’ai reproduit ces petits changements dans d’autres aspects de ma vie : je dors mieux, par exemple, et je suis plus ponctuel. »
S’il y a un message que Danny souhaite transmettre aux autres jeunes hommes, c’est celui-ci : vous n’avez pas besoin d’avoir toutes les réponses. Vous n’avez pas besoin d’être en crise. En demandant de l’aide lorsque vous vous sentez seul, vous découvrirez que vous êtes loin d’être seul.
Services à la jeunesse en français au QuébecPour des services en français similaires à ceux offerts par Foundry, le Québec dispose de l’Aire ouverte. Foundry et Aire ouverte font toutes deux partie du réseau de Services intégrés pour les jeunes (SIJ), qui offre des services intégrés à la jeunesse partout au Canada. Cliquez ici pour trouver les services offerts dans votre province.
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