La création d’un groupe d’hommes est un moyen simple et facile d’établir des relations plus étroites et d’améliorer l’état de santé général
On dit que « nul homme n’est une île », et avec raison. En tant que psychologue agréé vivant et travaillant dans la magnifique ville de montagne de Nelson, en Colombie-Britannique, sur les terres non cédées des Ktunaxa et des Sinixt, je sais à quel point il est important de compter dans sa vie des personnes qui se soucient de nous et qui nous soutiennent.
Ces liens essentiels comprennent les partenaires, les membres de la famille, les collègues, les voisins, les professionnels de la santé et, enfin et surtout, le sujet de ce billet de blogue : les autres hommes.
L’importance des liens et du soutien social
Les liens que nous entretenons avec les autres nous aident à surmonter les difficultés, à résoudre les problèmes, à nous sentir plus confiants et même à gérer les problèmes de santé et le stress.
Aussi important que soit le soutien social, les hommes ont souvent du mal à nouer les relations dont ils ont besoin pour en bénéficier. Selon une enquête réalisée en 2019, 63 % des hommes canadiens âgés de 18 à 34 ans ressentent une solitude « considérable », contre 53 % des femmes du même âge.
Les hommes ont déclaré qu’ils souhaitaient souvent avoir davantage de bons amis, et nous nous sentons trop occupés pour passer du temps de qualité avec notre famille et nos amis.
Les raisons pour lesquelles les groupes d’hommes sont bénéfiques pour la santé mentale
Lorsque les hommes se réunissent de manière intentionnelle, de bonnes choses se produisent. Un groupe d’hommes se réunit régulièrement pour partager ce qui se passe dans la vie de chacun. Si cela semble simple et facile, c’est parce qu’il s’agit BEL ET BIEN d’un moyen simple et facile d’établir des relations plus étroites. Il ne s’agit pas de thérapie, mais de création de liens.
Les groupes d’hommes peuvent constituer un lieu où les membres peuvent discuter de choses dont ils ne se sentent pas tout à fait à l’aise de discuter avec d’autres personnes dans leur vie. Par exemple, ils peuvent penser qu’ils ne veulent pas imposer à leur partenaire ou à d’autres membres de la famille le fardeau de leurs difficultés et de leurs incertitudes.
Conseils pour créer un groupe d’hommes
Les groupes d’hommes sont souvent constitués autour d’un intérêt commun. Pour ma part, l’un de mes groupes est un club de lecture pour hommes. Chacun d’entre nous choisit un livre à tour de rôle. Nous avons lu ensemble des ouvrages documentaires d’aventure tels que North to the Night, des romans tels que American War et des épopées classiques.
En nous réunissant autour d’un feu de camp, à la plage ou dans un restaurant pour discuter de nos livres, nous finissons par établir des liens entre les intrigues et les thèmes et les événements de notre propre vie. Cela débouche souvent sur des sujets plus personnels qui nous aident à nous exprimer et nous permettent de partager des conseils, des points de vue et des connaissances qui rendent les hauts et les bas de la vie plus faciles à gérer.
Nous tissons des liens les uns avec les autres en parlant des sources de stress au travail, des défis et des joies de la parentalité, des prochains voyages en famille, des aventures passées et présentes, de la politique, de la vérité et la réconciliation, et des complexités de nos relations amoureuses et de nos relations à long terme.
Commencez avec une intention
Plutôt que de vous réunir sans objectif, commencez par demander à tous les membres de votre groupe de s’engager à faire une chose qu’ils ne feraient pas normalement.
Les activités populaires entre hommes, comme jouer au hockey ou regarder un match de sport, ne sont pas toujours propices à la création de liens personnels étroits, alors essayez de sortir des sentiers battus.
Faites quelque chose que vous ne feriez pas normalement
Se réunir autour d’intérêts communs permet également aux hommes qui n’ont pas l’habitude de parler d’eux-mêmes de se sentir plus à l’aise, tout en leur permettant d’apprécier davantage l’activité choisie.
Un autre groupe d’hommes intentionnel que j’ai créé s’est formé autour de la curiosité d’apprendre, de la préparation de bons repas et des loisirs de plein air, qui s’appuie sur les bienfaits pour la santé de l’activité physique en plein air.
Nous nous réunissons tous les deux mois pour partager un repas et une activité telle que le sauna ou le ski de fond. Chaque été, nous partons également en excursion de 3 à 7 jours pour faire de la voile ou de la pagaie et nous en faisons une priorité dans nos calendriers d’été très chargés.
Voici d’autres suggestions d’activités :
Construisez quelque chose : Qu’il s’agisse de fendre du bois de chauffage, de construire une remise commune ou de travailler à un jardin communautaire, le fait de travailler de ses mains avec d’autres personnes permet d’atteindre un objectif commun et offre de nombreuses occasions de nouer des liens. Il y a des groupes Men’s Shed partout au Canada qui font cela.
Faites quelque chose : Le karting, la pétanque, le pickleball, les quilles ou la glissade sur tube dans une station de ski sont des activités que presque tout le monde peut faire, les bons moments partagés et un peu de compétition amicale aidant les hommes à tisser des liens.
Aidez quelqu’un : Mon frère, qui aide des organisations à travers l’Amérique du Nord à réduire la stigmatisation liée à la santé mentale sur le lieu de travail, a également créé un groupe local d’hommes axé sur le service communautaire. Servir de la nourriture dans un refuge, aider quelqu’un à faire des réparations urgentes dans sa maison ou participer au nettoyage d’une plage ne sont que quelques exemples parmi tant d’autres.
Apprenez quelque chose : Notre groupe d’hommes ici à Nelson s’est réuni pour regarder des documentaires pertinents et en discuter, tels que The Happy Movie ou un TED Talk sur la créativité engendrée par les congés sabbatiques planifiés.
Faites-le régulièrement
Le fait d’avoir un calendrier fixe pour ces activités peut nous aider à leur donner la priorité dans nos vies très occupées. Nous avons constaté qu’une fois par mois fonctionne bien, avec la possibilité de sauter un mois ici et là si les gens sont trop occupés (les groupes d’hommes dont je fais partie sautent généralement les mois d’été et le mois de décembre). Il est également judicieux d’avoir dans votre groupe une personne douée pour l’organisation afin d’en assurer le bon déroulement.
N’oubliez pas que la taille du groupe est importante
L’idéal est d’avoir un groupe de 5 à 7 personnes. Lorsque le groupe est trop grand, les échanges ont tendance à se résumer à des questions telles que « Comment va le travail? Qu’est-ce que tu fais ces jours-ci? », et c’est à peu près tout ce qu’il y a de plus profond. Ce qui est également très bien, ne vous méprenez pas. Toute occasion de nouer des liens sociaux est toujours bénéfique.
Mais si vous cherchez à nouer des liens plus étroits, un nombre plus restreint de participants renforce la dynamique du groupe. D’un autre côté, il ne faut pas que le groupe soit trop petit, car il y aura toujours quelqu’un qui aura un engagement professionnel, qui s’occupera d’un parent âgé ou qui emmènera un enfant à une activité. Si votre groupe compte 6 ou 7 personnes, il est probable que 4 ou 5 d’entre elles se présenteront à tout moment.
Partagez vos objectifs
Établir des liens sociaux est peut-être le but ultime, mais se rassembler autour d’un autre objectif, comme apprendre à investir, parler une autre langue, se mettre en forme ou devenir un meilleur parent/fils/partenaire, ajoute une motivation supplémentaire.
Les effets de l’isolement sur la santé physique et mentale
Le manque de liens et de soutien social peut entraîner des problèmes de santé mentale et physique tels que l’anxiété, la dépression, les troubles digestifs, les maux de tête, les tensions et douleurs musculaires, les maladies cardiaques, les crises cardiaques, l’hypertension artérielle, les accidents vasculaires cérébraux, les troubles du sommeil, la prise de poids et les troubles de la mémoire et de la concentration.
Chez les hommes plus âgés, la solitude a été qualifiée de « nouveau tabagisme », des études ayant révélé que les effets néfastes de l’isolement social sur la santé dépassent ceux causés par le fait de fumer 15 cigarettes par jour.
Pire encore, l’isolement social peut être un facteur contribuant au suicide, dont le taux est trois fois plus élevé chez les hommes que chez les femmes au Canada.
Le défi des groupes de soutien formels dans les régions rurales
Le soutien social peut être particulièrement difficile à trouver dans les régions rurales comme celle où je vis. D’une part, les groupes de soutien peuvent être difficiles à mettre en place parce que tout le monde se connaît. D’autre part, le nombre de participants potentiels est limité.
C’est pourquoi il est important de se rappeler que le soutien social n’a pas besoin de passer par des moyens formels comme une thérapie individuelle ou de groupe avec un professionnel de la santé mentale. Il peut s’agir simplement de camaraderie et d’un événement local régulier auquel on a hâte d’assister.
Une autre option amusante de développement des compétences : mémoriser des blagues qui feront rire les gens à coup sûr! Voici l’une de mes préférées :
Q. : Combien de psychologues faut-il pour changer une ampoule?R. : Un seul, mais l’ampoule doit vouloir changer.
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