La première étape pour vivre une vie plus heureuse et plus épanouie avec votre partenaire : reconnaître les « quatre cavaliers ».
Fait amusant : le mariage le plus long jamais enregistré a duré 86 ans et 290 jours. Célébré le 13 mai 1924, en Caroline du Nord, il unissait Herbert et Zelmyra Fisher.
Quel était leur secret? « Se respecter, se soutenir et communiquer ensemble, » a déclaré le couple dans une FAQ sur Twitter le jour de la Saint-Valentin, en 2010.
En tant que conseiller clinicien spécialisé dans le soutien des hommes en matière de problèmes relationnels, je vois souvent des hommes éprouvant des difficultés avec le troisième pilier de l’union record des Fisher : la communication saine.
À quoi ressemble une communication saine?
Voici la meilleure définition de cet élément essentiel d’une relation intime : il s’agit d’être en mesure d’exprimer vos pensées et vos sentiments aux autres tout en vous sentant écouté et respecté.
Toutefois, cela ne signifie pas qu’une communication saine rime avec le fait d’éviter les conflits. Au contraire, les conflits sont indicateurs d’une relation saine lorsqu’ils sont axés sur la recherche de compromis et d’un terrain d’entente, ainsi que sur l’acceptation des différences tout en reconnaissant ce que chaque partenaire apprécie et aime chez l’autre.
Par contre, lorsqu’un conflit tourne au vinaigre, les « quatre cavaliers » pointent le bout de leur nez…
À quoi ressemble une communication malsaine?
Établis par le Dr John Gottman, un psychologue américain, les « quatre cavaliers » signalent qu’une communication malsaine s’installe et qu’une relation peut être en péril. Les voici :
1. La critique
Critiquer la nature de votre partenaire n’est pas la même chose que de formuler des plaintes à propos de problèmes précis. Ces exemples de réactions illustrent la différence entre les deux.
Plainte : « Je suis agacé que tu ne m’aies pas appelé pour me dire que tu serais en retard. »
Critique : « Tu dis toujours que tu as oublié d’appeler, mais tu es juste égoïste. »
La seconde réaction peut être perçue comme une attaque, et suscite souvent des sentiments de colère, de honte et de rejet chez la personne qui la reçoit. Pire encore, la critique peut entraîner les partenaires dans un mode d’escalade où le premier cavalier revient au galop de plus en plus fort, et de plus en plus souvent. Cela peut éventuellement mener au second cavalier…
2. Le mépris
La communication empreinte de mépris est tout simplement de la méchanceté. Elle est marquée de manque de respect, de dérision, de sarcasme, d’insultes et de langage corporel moqueur, comme lever les yeux au ciel ou se moquer de l’autre. La personne qui la reçoit a l’impression d’être regardée de haut et dévalorisée.
Contrairement aux attaques critiquant la nature du partenaire, le mépris indique que la personne qui en est l’auteure se croit moralement supérieure. Voici un exemple : « Tu dis que tu n’as plus d’énergie? C’est incroyable. J’ai pris soin des enfants toute la journée, et quand tu rentres à la maison, tu ne fais que t’étendre sur le divan et jouer à des jeux vidéo stupides. »
Les pensées négatives sur votre partenaire alimentent un sentiment de mépris, et une fois que ces paroles ont été prononcées, la personne peut se sentir méprisée et bonne à rien.
3. L’attitude défensive
Lorsqu’une personne se sent accusée et critiquée injustement, sa réaction instinctive est de chercher des justifications et de prendre une position de victime innocente en espérant que son partenaire changera d’avis.
Le problème, c’est que cela transmet souvent au partenaire le message que ses préoccupations ne sont pas prises au sérieux et que la personne évite d’assumer la responsabilité de ses erreurs. Par exemple :
Question : « Pourquoi n’as-tu pas appelé mes parents pour leur dire qu’on ne peut pas aller souper? Tu avais promis que tu le ferais! »
Réponse défensive : « Tu sais que j’ai eu une journée extrêmement occupée. Pourquoi ne l’as-tu pas tout simplement fait? »
Même s’il est raisonnable de vous défendre lorsque vous ressentez du stress et qu’on vous attaque, il est essentiel de reconnaître que cette méthode donne rarement les résultats escomptés. La position défensive aggrave habituellement le conflit, en particulier si le partenaire exprimant de la critique ne cède pas ou ne fait aucune excuse. C’est dû au fait que l’attitude défensive transfère le blâme à votre partenaire, ce qui réduit les chances de résoudre le conflit.
4. La réponse évasive
Se retirer du conflit et interrompre la communication est une réaction typique au mépris. Au lieu d’affronter les problèmes au sein d’une relation, les partenaires qui adoptent une approche évasive ont tendance à avoir recours à des stratégies d’évitement, comme se retirer, détourner le regard et sembler préoccupés.
Il faut beaucoup de temps pour que l’incidence négative des trois premiers comportements destructeurs s’accumule tellement que la réponse évasive semble être une « porte de sortie » possible. Toutefois, lorsque ce seuil est atteint, la réponse évasive devient souvent un mode de comportement enraciné.
Conseils pour se débarrasser des cavaliers
Le fait de repérer les cavaliers dans vos interactions avec votre partenaire constitue une première étape clé pour les éliminer et les remplacer par les formes de communication saines décrites ici.
Au revoir, la critique. Bonjour, l’épanouissement.
Pour exprimer vos préoccupations sans critiquer, vous devez éviter de dire « toi » ou « tu », car ces mots peuvent suggérer le blâme. Essayez plutôt de parler au « je » pour communiquer vos besoins de façon constructive.
Au lieu de l’exemple de critique précédent, « Tu dis toujours que tu as oublié d’appeler, mais tu es juste égoïste », dites quelque chose comme : « Je me sens laissé de côté, et j’ai besoin d’en parler. Est-ce qu’on peut discuter de mes préoccupations? »
En d’autres mots, communiquez deux choses (ce que vous ressentez et ce dont vous avez besoin), puis demandez respectueusement à ce que ces besoins soient comblés. Vous écarterez ainsi le blâme et la critique, ce qui pourrait éviter que la discussion s’intensifie et devienne une dispute.
Au revoir, le mépris. Bonjour, l’appréciation et le respect.
La meilleure façon d’éliminer le mépris d’une relation est de montrer régulièrement de l’appréciation, de la gratitude, de l’affection et du respect pour votre partenaire. Cette approche favorise une vision positive qui sert de bouclier protecteur contre les émotions négatives. Plus votre sentiment positif est grand, moins vous avez de chances d’éprouver ou de manifester du mépris.
En plus de cerner les quatre cavaliers, le Dr Gottman a établi un « ratio magique » d’interactions positives par rapport aux interactions négatives nécessaires à la réussite d’une relation. Ce ratio indique que le fait d’entretenir au moins cinq interactions positives pour chaque interaction négative contribue au bien-être émotionnel, maintient l’équilibre pour une relation saine et met le mépris sur la touche.
Au revoir, l’attitude défensive. Bonjour, la responsabilisation.
Admettre sa responsabilité pour une partie d’un conflit peut l’empêcher de s’intensifier. Dans le cas de l’exemple précédent, cela signifie qu’il faut admettre la responsabilité d’avoir oublié ou omis d’appeler les beaux-parents : « Tu as raison. J’aurais dû appeler. À partir de maintenant, je t’aviserai quand je serai trop occupé pour t’aider avec l’organisation des soupers. »
Au revoir, la réponse évasive. Bonjour, l’apaisement autonome.
Si la réponse invasive commence à s’installer, demandez une pause. Dites quelque chose comme : « Je me sens un peu dépassé par tout ça. Peux-tu me donner 20 minutes? Ensuite, nous pourrons discuter. »
Si vous ne prenez pas de pause, la réponse invasive peut s’intensifier. Cela peut aussi inciter les partenaires à garder leurs émotions à l’intérieur et mener à une explosion émotive qui n’aidera personne.
Les pauses devraient durer au moins 20 minutes, car c’est le temps nécessaire pour permettre à votre corps et à votre esprit de décompresser. Vous pouvez consacrer ce temps à des activités qui vous détendent, comme écouter de la musique, lire ou faire de l’exercice.
Vous pouvez également essayer de reporter la discussion. Si vous vous sentez dépassé, il vaut peut-être mieux le dire à votre partenaire et convenir d’une date et d’un moment appropriés pour poursuivre la discussion tous les deux.
Les bienfaits d’une communication saine
Il y a une part de vérité dans le vieil adage selon lequel nous blessons les gens que nous aimons. D’après mon expérience professionnelle, la plupart des conflits relationnels surviennent parce que les partenaires comptent l’un pour l’autre. Les bienfaits d’une communication saine sont aussi puissants parce qu’ils vous permettent d’accomplir ce qui suit :
- Vous sentir connecté à votre partenaire. Comme l’explique la Dre Sue Johnson, psychologue clinicienne : « Le sentiment d’appartenance nous fait avancer ». Comme êtres sociables, les gens sont biologiquement configurés pour créer des liens et pour socialiser avec les autres. Le fait d’y parvenir d’une façon positive et aimante, sans sentiment d’isolement, est extrêmement gratifiant et réconfortant.
- Vous sentir en sécurité et à l’aise avec une personne en qui vous avez une confiance absolue.
- Exprimer vos besoins, vos désirs, vos sentiments et vos pensées à quelqu’un d’autre, et qu’ils soient comblés et réciproques.
Vous avez besoin d’aide pour la communication saine?
Si vous souhaitez développer des aptitudes à communiquer de façon plus saine, je vous encourage à essayer de consulter. Il peut être utile de parler à quelqu’un qui comprend les problèmes auxquels vous faites face et qui connaît les techniques pour vous aider à y remédier ou à les transformer. La trousse CerveauForme de la Fondation pour la santé des hommes au Canada est un excellent outil qui peut aider à fournir des ressources, de l’information et des services de consultation afin d’améliorer votre santé mentale.
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