Selon une nouvelle étude de la Fondation pour la santé des hommes au Canada, la moitié des hommes canadiens sont à risque d’isolement social. Partout au pays, les hommes ressentent le poids du stress, de l’incertitude et de la déconnexion, et la plupart d’entre eux ne demandent pas d’aide.
Les chiffres brossent un tableau sombre :
- 64 % des hommes ont déclaré vivre avec un niveau de stress modéré à élevé
- 23 % pourraient être confrontés à une dépression modérée à sévère
- 67 % n’ont jamais consulté un professionnel de la santé mentale
Ce ne sont pas seulement des données, c’est un aperçu de ce que vivent actuellement de nombreux hommes. Ils se sentent tendus, dépassés, seuls.
« La santé mentale des hommes se dégrade à un rythme alarmant, et un trop grand nombre d’entre eux, en particulier chez les plus jeunes, vivent ces difficultés seuls », a déclaré M. Kenton Boston, président et chef de la direction de la FSHC. « Nous voulons que les hommes sachent qu’ils ne sont pas seuls. La Fondation pour la santé des hommes au Canada est là pour eux, nous disposons d’outils pour les aider. »
Des réseaux de soutien solides
Même si l’on est entouré de gens, on peut tout de même avoir l’impression d’être invisible.
C’est le cas d’un homme sur deux au Canada qui peut être confronté à l’isolement social, un phénomène qui affecte profondément la santé mentale et le bien-être.
« Le fait d’avoir un réseau de soutien solide est directement lié à notre santé mentale », explique M. Rob Whitley, chercheur en santé mentale des hommes et professeur de psychiatrie à l’Université McGill. « Or, ces réseaux s’érodent pour de nombreux hommes. »
Il avance plusieurs raisons à cela :
- Le coût de la vie : Avec moins de revenus disponibles pour socialiser, de nombreux hommes doivent faire des heures supplémentaires ou cumuler plusieurs emplois pour joindre les deux bouts.
- Le télétravail et le temps passé devant les écrans : De plus en plus d’hommes travaillent seuls et passent leur temps libre en ligne.
- Moins de lieux d’appartenance : L’adhésion à des groupes qui favorisent les liens entre hommes, tels que les sports d’équipe, les syndicats et les organisations religieuses, a diminué, en particulier chez les hommes.
Le risque est encore plus élevé pour les hommes qui vivent seuls (73 %) et les hommes racialisés (59 %), ce qui souligne la nécessité de mettre en place des mesures de soutien social plus solides et plus inclusives.
Les jeunes hommes sont les plus touchés
Parmi les hommes âgés de 19 à 29 ans, 67 % déclarent être socialement isolés, soit le pourcentage le plus élevé de tous les groupes d’âge.
« Les années formatrices de liens sociaux – la fin du secondaire, le début des études universitaires ou le premier emploi – ont été perturbées pour de nombreux jeunes », explique M. Robert Selles, psychologue agréé. « Les confinements liés à la pandémie et l’adoption d’un mode de vie à distance ont interrompu ces transitions essentielles entre les relations de l’enfance et les nouvelles amitiés adultes. »
Il fait également remarquer que les jeunes hommes d’aujourd’hui sont confrontés à des défis uniques que les générations précédentes n’ont pas connus :
- L’instabilité économique et le coût prohibitif du logement
- L’inquiétude quant à l’avenir de l’emploi en raison de l’automatisation et de l’intelligence artificielle
- L’exposition constante aux crises mondiales et à la négativité sur les réseaux sociaux
- Le manque d’amis dans la vie réelle et de soutien dans le monde réel
« Lorsque les gens sont submergés par leurs émotions – stressés, isolés, seuls et déprimés – ils ont envie de se replier sur eux-mêmes », explique M. Selles. « Ils se sentent alors encore plus en colère contre le monde. »
« Les données probantes suggèrent que nous devons les inciter à faire le contraire. Nous voulons les aider à sortir de ce cercle vicieux en créant des liens, en s’impliquant et en menant une vie plus ouverte et plus enrichissante. »
Il souligne que la solution ne consiste pas simplement à dire aux jeunes hommes de « faire plus d’efforts » ou d’« endurer ». Il s’agit de créer des espaces accueillants. « Les liens, la communauté et la culture sont des choses que nous bâtissons ensemble.Nous ne pouvons pas simplement leur demander de le faire eux-mêmes. »
Ce que vous pouvez faire si vous vous sentez seul
Si vous vous reconnaissez dans l’une de ces situations, vous n’êtes pas seul.
Voici quelques moyens simples pour commencer à tisser des liens :
- Envoyez un petit message à un ami ou à un membre de votre famille. Un simple « allô » peut suffire pour briser la glace.
- Commencez à parler de ce que vous vivez réellement. Si vous avez déjà quelqu’un de proche, essayez d’être plus ouvert. Cela vous permettra de nouer des relations solides et de confiance avec des personnes sur lesquelles vous pourrez compter lorsque les choses deviendront difficiles.
- Faites quelque chose ensemble. Une promenade, un jeu, un projet; les liens se créent souvent lorsque la pression de parler disparaît.
- Joignez-vous à un groupe ou à une équipe locale dans votre communauté. Choisissez une activité qui vous plaît, comme la randonnée, le travail du bois, la danse ou un sport, où vous pourrez rencontrer des personnes qui partagent les mêmes intérêts.
- Passez moins de temps seul devant un écran. Remplacez cette activité par une activité sociale ou en plein air, même 30 minutes peuvent avoir une incidence.
- Parlez à un conseiller. Une consultation en santé mentale ou une séance avec un conseiller peut vous aider plus que vous ne le pensez.
Une relation étroite peut être une bouée de sauvetage. Vous n’avez pas besoin de tout régler d’un coup, faites simplement un petit pas.
Vous n’êtes jamais seul : des ressources pour vous aider
#JamaisSeul a été créé par la FSHC pour encourager les hommes à s’informer, à créer des liens et à accéder gratuitement à des outils confidentiels pour leur bien-être mental.
Rendez-vous sur le site fondationsantedeshommes.ca pour réaliser des autoévaluations, obtenir des conseils d’experts et découvrir les témoignages d’autres hommes qui sont passés par là.
« Lorsque les hommes sont soutenus, les familles s’épanouissent et les communautés se renforcent », déclare Josie Osborne, ministre de la Santé de la Colombie-Britannique. « En encourageant les hommes à parler ouvertement, à demander de l’aide et à tisser des liens sociaux, nous contribuons à bâtir un avenir plus sain pour tout le monde. »
Participez au mouvement #JamaisSeul
Nous vous encourageons à partager vos vidéos et vos témoignages sur les réseaux sociaux en utilisant le mot-clic #JamaisSeul et en identifiant @menshealthfdn. Participez au mouvement qui rassemble les hommes.
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