Savoir, c’est pouvoir : plus le cancer est détecté tôt, plus il est traitable et curable
Un Canadien sur huit recevra un diagnostic de cancer de la prostate au cours de sa vie. Il s’agit non seulement du cancer le plus répandu chez les hommes, mais aussi de la troisième cause de décès par cancer au pays.
Malgré ces statistiques alarmantes, il y a une lueur d’espoir : le cancer de la prostate est hautement traitable lorsqu’il est détecté tôt.
À titre de directeur général du Vancouver Prostate Centre et de professeur et vice-président du département des sciences urologiques de l’Université de la Colombie-Britannique, j’ai pu constater directement que la prise de conscience rapide et l’adoption d’un mode de vie plus sain peuvent sauver des vies.
Le fait de comprendre le cancer de la prostate, de reconnaître les facteurs de risque et de faire des choix de vie éclairés peut vous permettre de réduire considérablement le risque.
Qu’est-ce que le cancer de la prostate?
La maladie se développe lorsque des cellules cancéreuses se forment et prolifèrent dans le tissu de la prostate, une glande située sous la vessie chez les hommes qui produit une partie du liquide qui compose le sperme. L’âge moyen des hommes qui reçoivent un diagnostic de cancer de la prostate est de 65 ans, mais la maladie peut se manifester dès la trentaine comme à plus de 80 ans.
Comment réduire le risque de cancer de la prostate
De nombreux cas de cancer de la prostate sont liés à des choix de modes de vie malsains. Vous pouvez réduire considérablement votre risque de cancer de la prostate en mangeant plus sainement, en faisant de l’exercice et en arrêtant de fumer[1] .
Les hommes canadiens et américains sont plus susceptibles de recevoir un diagnostic de cancer de la prostate, particulièrement si on les compare aux hommes qui vivent en Asie. En fait, lorsque les hommes quittent ce continent pour s’installer en Amérique du Nord, ils présentent rapidement notre profil de risque.
Les régimes alimentaires nord-américains sont riches en graisses saturées, en gras trans, en sucres raffinés et en viande rouge. Cela pourrait expliquer pourquoi les populations asiatiques, qui ont tendance à consommer moins de ces ingrédients malsains, ont des taux de cancer de la prostate inférieurs à ceux du Canada et des États-Unis. Les Asiatiques ont également tendance à manger des aliments contenant plus d’acides gras oméga-3, comme le poisson et les noix, qui peuvent aider à prévenir le cancer de la prostate.
Les aliments qui aident à prévenir le cancer de la prostate
Les chercheurs ne comprennent pas totalement le lien entre le cancer de la prostate et l’alimentation. Toutefois, des études suggèrent qu’une consommation accrue de ces aliments peut réduire le risque de cancer de la prostate :
- Les légumes-feuilles, les tomates et les légumes crucifères comme le brocoli et le chou-fleur
- Les protéines de soya comme les edamames et le tofu
- Le thé vert
- Le chocolat noir
- Les produits céréaliers à grains entiers
- Le poisson
- Des aliments ou compléments alimentaires contenant de la vitamine D (comme le lait), des boissons de soja enrichies, des jaunes d’œuf et du poisson Fait amusant : Passer du temps au soleil aide votre corps à produire naturellement de la vitamine D.
L’exercice et la prévention du cancer
La pratique régulière d’une activité physique peut contribuer à prévenir la plupart des formes de cancer et de nombreuses autres maladies en renforçant le système immunitaire, en réduisant l’inflammation et en luttant contre certains des effets négatifs d’un mode de vie sédentaire sur la santé.
Même l’activité physique modérée peut contribuer grandement à réduire les taux de croissance et de récidive du cancer après un diagnostic positif.
L’influence de la génétique dans le développement d’un cancer de la prostate
Entre 5 et 10 % des cas de cancer peuvent être génétiques ou héréditaires. Il s’agit notamment d’antécédents familiaux de cancer de la prostate et du fait d’être de descendance noire (y compris le fait d’avoir des origines africaines ou caribéennes).
Dépistage et détection précoce
Si le cancer de la prostate est détecté à un stade précoce, il peut être guéri dans la plupart des cas.
Il est recommandé d’effectuer un dépistage régulier à partir de 50 ans, ou dès l’âge de 40 ans si vous présentez un risque plus élevé, car le cancer de la prostate peut se développer sans symptômes durant des années.
Le dépistage précoce, qui peut sauver des vies, comprend une analyse sanguine de dépistage de l’antigène prostatique spécifique (APS) et le toucher rectal effectué par un professionnel de la santé.
Le test de l’APS ne permet pas de diagnostiquer le cancer de la prostate, mais il peut indiquer un problème au niveau de la prostate. Le toucher rectal est un examen physique de la prostate par le rectum permettant d’y déceler des masses ou toute autre anomalie. Les deux tests ensemble donnent de meilleurs résultats qu’un seul. Les résultats du premier dépistage détermineront la fréquence des examens futurs, qui peuvent être annuels ou aux deux ou trois ans.
Heureusement, la recherche de pointe améliore constamment le dépistage et le diagnostic du cancer de la prostate. Les examens d’imagerie par résonance magnétique (IRM), par exemple, réduisent la nécessité d’effectuer des biopsies, et des recherches sont en cours pour déterminer s’ils peuvent être introduits plus tôt dans le processus de dépistage.
D’autres tests de dépistage éventuels, comme l’évaluation des risques génétiques par frottis buccal ou prélèvement d’échantillons de salive, sont également à l’étude. Les autres solutions de rechange possibles au test de l’APS, quant à elles, comprennent des études sur de nouveaux biomarqueurs comme l’acide ribonucléique (ARN) dans l’urine.
Symptômes et diagnostic
Les symptômes se manifestent généralement à mesure que le cancer se développe, mais ceux énumérés ci-dessous peuvent aussi être causés par d’autres troubles et doivent faire l’objet d’un examen par un professionnel de la santé :
- Besoin fréquent d’uriner, en particulier la nuit
- Besoin urgent d’uriner
- Difficulté à commencer à uriner ou à interrompre le flux urinaire
- Débit urinaire faible ou lent
- Brûlure ou douleur au moment d’uriner
- Présence de sang dans l’urine ou dans le sperme
- Douleur à l’éjaculation
- Difficulté à obtenir une érection
- Douleur ou rigidité persistante au niveau du dos, des hanches ou du bassin
- Fatigue
Si une analyse sanguine révèle un taux d’APS supérieur à la normale ou qu’un médecin détecte quelque chose d’anormal lors du toucher rectal, d’autres examens peuvent suivre pour diagnostiquer le cancer de la prostate. Ils peuvent comprendre des examens d’imagerie par résonnance magnétique (IRM) ou une analyse séquentielle de l’APS de suivi, mais le diagnostic final de cancer de la prostate est obtenu par une biopsie de la prostate. D’autres examens peuvent être effectués si les résultats confirment la présence d’un cancer.
Traitement
Les plans de traitement dépendent du type, du stade et des facteurs de risque de cancer de la prostate de chaque cas individuel. S’il est détecté rapidement et que le risque est faible ou très faible, le cancer de la prostate peut être surveillé étroitement au cours du temps et ne nécessiter aucun traitement invasif autre qu’une modification de l’alimentation et du style de vie.
Le retrait chirurgical de la prostate ou la radiothérapie sont des traitements fréquents pour traiter les formes plus agressives de cancer de la prostate. Si le cancer s’est propagé au-delà de la prostate, un traitement hormonal substitutif peut être recommandé.
Prenez votre santé en main
Comme le cancer de la prostate ne présente généralement aucun symptôme au cours des premiers stades, il est important de connaître son niveau de risque et de savoir quand se faire dépister.
Utilisez l’outil gratuit Bilan de santé pour les hommes pour évaluer votre niveau de risque de cancer de la prostate et de sept autres problèmes de santé courants chez les hommes.
Téléchargez le Guide pour la santé des hommes pour obtenir une liste complète des examens que vous devez effectuer et du moment où vous devriez envisager de les passer pour dépister des problèmes de santé courants chez les hommes, y compris le cancer de la prostate.
N’oubliez pas que le mode de vie joue un rôle important : trouver de nouvelles façons de manger plus sainement et de faire plus d’exercice contribue grandement à la prévention du cancer de la prostate.
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